La Dictature des ronces, Guillaume SIAUDEAU

Le moins que l'on puisse dire, c 'est qu'il n'est pas aisé cette année d' évoquer mes lectures préparatoires au Salon du livre Lire en poche qui se déroulera à Gradignan du 6 au 8 octobre prochain, car pour la première fois depuis plusieurs années, la liste des auteurs invités est encore à ce jour « mystérieusement » tenue secrète par les organisateurs et ce jusqu'à nouvel ordre . (Le 11 août prochain en fait, à moins que cela ne change encore).

Cette liste constitue toutefois un secret de polichinelle un peu minable entretenu par une équipe qui semble regretter de ne pas travailler dans l'événementiel plutôt qu'au service de la culture. (J'y reviens en toute fin d'article , sous forme de « coup de gueule » -une fois n'est pas coutume- pour ceux qui auront le courage ou l'envie de me lire jusqu'au bout.)

Je vais en tout cas pour le moment me contenter de chroniquer un des trois romans en lice pour l'obtention du prix Lire en poche, catégorie Littérature générale (française) puisque les finalistes sont officiellement connus depuis un moment déjà.

J'ai choisi en premier lieu de lire La Dictature des ronces de Guillaume Siaudeau, un petit roman absolument savoureux.

Résumé :

Cela fait un moment que son canapé est devenu le compagnon privilégié de ses journées d'ennui. Un appel va pourtant réussir à l'en sortir : son ami Henry a besoin qu'il s'occupe de son jardin et de son chien pendant son absence. Un mois de vacances sur la mystérieuse et très retirée île de Sainte-Pélagie, pourquoi pas ? 
Ce n'est pas le maire insulaire qui va le dissuader malgré la mise en garde de ce nain fumeur de cubains : " Ici les gens sont devenus cinglés. " 
L'atmosphère de folie douce de l'île va faire souffler un vent de tempête sur sa morne vie. Et c'est le fond des chaussures tapissé de sable qu'il rentrera chez lui... ou pas. 

Ce que j'en ai pensé :

Ce petit roman rapidement lu est constitué de chapitres extrêmement courts particulièrement savoureux mettant en scène des personnages imparfaits mais attachants, d'une humanité profonde.

L'intrigue se déroule sur une île pour le moins insolite, où le narrateur va vivre un mois durant un quotidien parfois banal, parfois onirique au gré de rencontres curieuses et d'expéditions farfelues. L'ensemble s'avère drôle, fantaisiste et plaisamment léger.

L'écriture de Guillaume Siaudeau est ciselée par des tournures de phrases poétiques qui servent à merveille ce conte moderne que l'auteur s'emploie à nous narrer avec humour et sensibilité. 

La Dictature des ronces se déguste comme une friandise tant ce petit livre est doux même lorsque l’auteur évoque quelques sujet graves. À lire et à relire .

"Coup de gueule" à propos du Salon Lire en poche

Ce premier article consacré à ma « préparation » du salon du livre de poche à Gradignan me donne l'occasion d'exprimer mon agacement au sujet de l'organisation déplorable dudit salon lors de l'édition précédente.

J'ai en effet été fort déçue par le chaos qui a régné sur ce salon l'an passé:plusieurs auteurs étaient annoncés à plusieurs endroits différents de sorte que n'ayant pas le don d’ubiquité, ils sont restés invisibles les samedi et dimanche, d'autres sont repartis un jour plus tôt que prévu, d'autres encore un jour plus tard et certains ne se sont même pas déplacés.

Je crains malheureusement que cela s 'avère encore plus problématique cette année car tout cela commence très mal.

J'en tiens pour preuve que le site de Lire en poche annonce « en fanfare » que la liste des auteurs qui seront présents sera « proclamée » officiellement le 11 août prochain , alors qu'elle est connue depuis plusieurs semaines déjà et qu'elle a même été diffusée en accès libre mercredi dernier sur le site en question. Depuis, il n'est plus possible de la consulter et je m'interroge sur l'intérêt d'un tel rétropédalage. Je trouve en effet illusoire de penser qu'on puisse créer un « événement littéraire » en dévoilant une liste d 'auteurs invités à un salon se déroulant « en région » et ce 5 jours avant les premières sorties en librairies des romans de la rentrée littéraire 2017.

Par ailleurs, il me semble nécessaire d 'avoir lu plusieurs romans des auteurs présents afin de pouvoir échanger avec eux lors des séances de dédicaces. La période estivale est traditionnellement plus propice à la lecture que n'importe quelle autre période de l'année et le 11 août est une date déjà bien tardive dans l'été pour s'y consacrer pleinement, surtout si l'on veut aussi profiter de ces moments de répit pour aborder la rentrée littéraire de septembre.

Bref, il me paraît évident que l'équipe chargée d'organiser cet événement a dû changer depuis l'année dernière et qu'elle n'est pas à la hauteur de la situation , et ce malgré le billet « tout en autosatisfaction » qu'elle a pourtant osé écrire en guise de bilan de l'édition précédente sur le site Lire en poche et sur Facebook.