Room, Emma DONOGHUE

27/04/2016 13:57

Retour au challenge 2016 de « Mille vies en une » pour la catégorie « Un livre dont vous avez entendu parler sur la blogosphère ».

Cette contrainte m'amène donc à évoquer un livre sur lequel beaucoup d 'articles ont déjà été écrits, d'autant plus qu'il a été adapté au cinéma et que l'actrice qui tient le rôle du personnage principal a remporté l'Oscar de la meilleure actrice en 2016.

Mais c 'est Charline, dont le blog est ICI, qui m'a fait découvrir le roman Room d'Emma Donoghue , grâce à un article dithyrambique qu'elle lui avait consacré LÀ.

Résumé :

Sur le point de fêter ses cinq ans, Jack a les préoccupations des enfants de son âge. Ou presque.

Il ne pense qu’à jouer et à essayer de comprendre le monde qui l’entoure, comptant sur sa mère pour répondre à ses questions. Celle-ci occupe dans sa vie une place immense, d’autant plus qu’il vit seul avec elle dans la même pièce, depuis sa naissance.

Il y a bien les visites du Grand Méchant Nick, mais la mère fait tout pour éviter à Jack le moindre contact avec lui.

Jusqu’au jour où elle comprend qu’elle ne peut pas continuer à entretenir l’illusion d’une vie ordinaire.

Elle va alors tout risquer pour permettre à Jack de s’enfuir.

Ce que j'en ai pensé :

Room d 'Emma Donoghue est l'un des plus beaux romans que j'ai jamais lus.

Inspiré par différents faits divers glaçants de kidnapping de jeunes filles/femmes retenues en captivité par des psychopathes qui leur volent leur vie, ce roman est narré du point de vue d'un enfant, Jack, issu du viol de sa mère par son ravisseur incarné par celui qu'il appelle le « Grand Méchant Nick ».

Dans la première moitié du livre, l'enfant raconte jour après jour son quotidien répétitif et restrictif puisqu'il est enfermé dans 3 mètres carrés avec sa mère qui fait tout pour lui organiser une vie réglée et ordonnée.

Cette partie a pu paraître rébarbative à certains lecteurs car le style est particulier puisque l'auteure s 'efface derrière Jack qui personnifie les objet et ne cesse de les nommer.Je l'ai trouvée quant à moi essentielle pour mieux comprendre ce que l'enfermement imposé à deux être humains innocents a d 'insupportable. Elle permet aussi de prendre conscience que la mère de l'enfant n'a pas d'autre choix que de tout tenter pour permettre à son fils de s'échapper malgré les risques et les dangers extérieurs.

La seconde partie du livre est consacrée plus généralement à la vie du « Dehors », comme l'appelle Jack.Et ce fut pour moi un deuxième choc car je n'avais jusque-là jamais envisagé les difficultés que pouvaient représenter l'adaptation ou la réadaption à un monde auquel on a été soustrait pendant des années.

Au final j'ai lu ce livre presque en apnée et j'ai dû faire plusieurs pauses(comme cela m'était arrivé à la lecture du Quatrième mur) tant ce qu'il décrivait m'a oppressée.

Pour autant, c'est un de mes coups de cœur de l'année 2016:j 'ai été littéralement happée par cette histoire dans laquelle l'amour et le courage d'une mère sont sublimés par sa détermination à élever son fils le plus « normalement » possible malgré l'adversité.