Sept jours, Valentine GOBY

20 Octobre 2016

J'ai eu la chance de rencontrer Valentine Goby au salon du livre de poche 2016 de Gradignan et l'échange que j'ai pu avoir avec elle fera partie d'un de mes meilleurs souvenirs de ce salon (qui s'est par ailleurs avéré très décevant quant à son organisation mais j'y reviendrai à l'occasion).
Outre sa grande disponibilité pour ses lecteurs, j'ai particulièrement apprécié chez cette auteure au talent indéniable l'incroyable enthousiasme qui émane d 'elle et qui donne envie de lire tout ce qu'elle a écrit.
Après Qui touche à mon corps je le tue, j'ai jeté mon dévolu sur Sept jours, un bouleversant roman intimiste.

Quatrième de couverture :

Comme ils sont beaux. Mes enfants.
Ils sont assis, tous les quatre, sur le muret. Immobiles. Silencieux. La maison dans le dos. En face, la mer.
Ils regardent loin devant. Et loin derrière ; un soupir, un sourire pâle, un battement de cils. Les volets clos, les bagages posés sur le gravier, le soleil de septembre... c'est le décor d'un commencement ; d'un épilogue. L'un et l'autre peut-être.
Un homme remonte l'allée, aveuglé de lumière. Dans sa main, il tient une Bible, le livre du début et de la fin ; ou l'inverse. Il ne sait pas que les quatre ombres assises là-bas, sur le muret, ont elles aussi peuplé un vide immense.
Ébauché un monde.
En sept jours.

Quatre frères et sœurs se retrouvent, entre les murs de la maison où ils ont grandi. Seuls pour la première fois. En quête d'une rencontre. À la recherche d'un point de départ, au-delà des liens du sang.

Ce que j'en ai pensé :

Ayant connu la même tragédie que les protagonistes il y a peu,( à la différence près que j'ai la chance d'appartenir à une fratrie unie), je ne pouvais qu'être extrêmement touchée par ce roman.
Avec Sept jours, Valentine Goby propose une œuvre bouleversante , écrite dans un style magnifique qui justifie à lui seul la lecture de ce livre.
Ce roman est en fait un huis clos familial entre deux frères et deux sœurs contraints de "vider" la maison de leur mère morte un mois auparavant. La complexité de leurs rapports, le délitement de leurs relations apparaissent en filigrane au fur et à mesure des sept jours qui s'égrainent, à travers l'alternance de leurs quatre voix offrant un point vue renouvelé sur la situation.
Affluent alors les souvenirs d 'enfance et leur lot de ressentiments, éclatent les colères sourdes ou bruyantes, se dressent des clans, se fomentent des complots sur fond d'incapacité à communiquer.
Ces retrouvailles au final mettent en exergue des vies sociales et professionnelles aux antipodes les unes des autres, des mentalités et des opinions qui divergent, des intérêts qui s'opposent.
Valentine Goby signe finalement avec Sept jours un véritable roman d'amour même s'il dépeint une fratrie qui vacille en une semaine de courtes complicités et de violences libérées.