26 Octobre 2016
C'est sur les conseils de ma belle-sœur Alice qui m'accompagnait au Salon du livre de poche de Gradignan que je me suis intéressée au roman Philippe Delerm: Elle marchait sur un fil.
Alors qu'elle attendait son tour pour pouvoir approcher l'auteur, c'est elle qui m'a parlé avec enthousiasme de ce roman qui lui avait particulièrement plu (et je ne l'en remercierai jamais assez).
Je n'ai alors pas hésité:j'ai acheté le livre sur place, j'ai discuté avec l'auteur et j'ai lu ce roman d'une traite.
Je ne l'ai pas regretté .
Résumé :
A cinquante ans, Marie se retrouve seule. Telle la marée montante, la vie a effacé la trace de ses pas. Un autre chemin reste à inventer.
La rencontre d'un groupe de jeunes comédiens lui ouvre de nouveaux horizons : elle montera avec eux le spectacle qu'elle avait imaginé pour son fils. Mais le rêve peut tourner à la tragédie.
Les parents doivent-ils influencer le devenir de leurs enfants ? Que reste-t-il à créer lorsqu'on entame la seconde partie de sa vie ? Dans ce roman poignant qui oscille entre la Bretagne et Paris, Philippe Delerm aborde ces sujets pour la première fois, traçant le portrait fragile d'une femme en équilibre sur le fil de sa vie.
Ce que j'en ai pensé :
Dans la dédicace que l'auteur a eu l'extrême gentillesse de me signer, Philippe Delerm avoue qu'il a , je cite "du mal à écrire des romans", et que pourtant "il a bien aimé [se] dire à travers celui-ci". Car comme son héroïne Marie m'a-t-il expliqué, il a encouragé son fils à poursuivre une carrière artistique.
Mais la comparaison s'arrête là.
Avec Elle marchait sur un fil en effet, Philippe Delerm évoque la période difficile que vit son héroïne, une cinquantenaire fragile,malheureuse et esseulée après son divorce. Au fil des pages- encore un fil, tiens!- l'auteur nous dévoile ses doutes, ses déséquilibres et finalement, ses espoirs:celui d'un spectacle qu'elle montera avec ses jeunes voisins, passionnés de théâtre comme l'était son fils des années auparavant, avant d'abandonner toute velléité de carrière artistique.Ce roman est au fond une métaphore filée d'une funambule sur son fil, qui avance pas après pas, d'une démarche tantôt assurée tantôt hésitante, une funambule pour laquelle le lecteur ne peut que redouter la chute.
L'écriture de Philippe Delerm est emprunte de délicatesse et sert parfaitement le sujet. Aux détours de courts chapitres , le lecteur peut lire de magnifiques descriptions de la Bretagne aussi légères que des estampes japonaises.Enfin, de sa plume ciselée, Philippe Delerm nous donne à lire des phrases de toute beauté, comme le prouve la citation suivante, traduisant la pensée d'un personnage très important du livre, André:
"Les choses les plus belles sont toujours tristes, mais quand ce sont les artistes qui le disent, cela nous rend heureux. Cette tristesse n'est plus absurde, elle est belle. La beauté a un sens."
Pour conclure, j'ai trouvé ce roman très émouvant au point que l'histoire de Marie a continué à me poursuivre même après en avoir terminé la lecture , ce qui est chez moi assez rare.